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  • Photo du rédacteurJacques Abécassis

Soucis, défauts, angoisses, on ne se sépare que de ce qui nous appartient.


Compulsivement, nous avons tendance à vouloir éloigner de nous ce qui nous dérange. Avec bienveillance, regardons-nous tenter de jeter loin de nous ces défauts, soucis, angoisses, rages et dépressions qui ne nous donnent pas la belle image que nous voudrions avoir et donner de nous-même. Nous ressemblons à cette image dans laquelle un bagnard essaie de jeter le boulet, attaché à sa cheville, qui l’embarrasse pour fuir.


Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, on ne peut se débarrasser que de ce qui nous appartient. Il faut accepter que le boulet est relié à nos pieds par une chaîne et un bracelet qui restreint nos mouvements. Le secret, le truc, c’est que nous savons plus où nous avons caché la clé.


Un travail de réappropriation est souvent nécessaire pour changer ce qui entrave nos vies. Se sentir propriétaire de cette entrave est effrayant pour beaucoup d’entre nous ; nous avons peur de déprimer en acceptant que nous sommes capable de pensées, comportements ou sentiments si dévalorisés socialement. Nous cherchons à éviter ça, c’est compréhensible, mais ceux qui ont fait le chemin savent que la dépression, et mieux encore la peur de la dépression, maintient le boulet bien attaché à nos chevilles.


Assumer la propriété de nos « défauts » mène, certes, temporairement au désespoir, mais comme je l’envisage ici, il se transforme en rire et en bonheur. Le désespoir c’est l’au-delà de l’espoir, c’est savoir que l’avenir ne sera pas -par magie- meilleur que l’instant, et que c’est de cet instant qu’il faut faire le meilleur.


Le désespoir naît de la frustration et de la perplexité devant ce qui nous gêne en nous, et aussi du pardon que nous devons accorder pour supporter tout ça et continuer d’avoir confiance. Après le désespoir vient le rire de se dire « C’est moi qui est donné du sens à ma vie avec ce boulet ! J’ai fait avec ce que j’avais alors, et au fond, c’était très astucieux ! C’est d’ailleurs plutôt amusant de découvrir comment ça fonctionne. Aujourd’hui, je peux avoir plus de choix et je préfère changer ».

Dessin de Jacques Colmobat

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